Course de portée de fruits

Ia orana

Au mois de Juillet pendant le fête traditionnelle du Heiva, nous avons assisté les loulous et moi au jardin de Paofai, à Papeete, à une course traditionnelle de portée de fruits.

Ce sport réunit force physique et endurance, les courses se pratiquent avec des charges de 30 kilos sur une distance comprise entre 800 mètres et 1,3 kilomètre. Pour les hommes, les distances sont de 1 000 à 1 300 mètres et pour les femmes, 800 à 1 000 mètres. Le bois ou le bambou doit mesurer entre 120 et 150 centimètres, avec un diamètre inférieur à 15 centimètres. Pour la catégorie des Aito, la charge est de 50 kilos. La course est chronométrée et les charges pesées au début et à la fin. Si l'athlète a perdu entre 1 et 5 kilos, il est pénalisé ; et audelà de 5 kilos, il est disqualifié. À chaque course, il y a le vainqueur au temps mais également le vainqueur de la plus belle composition.

L'athlète doit confectionner sa charge avec des produits locaux, la ficeler avec des liens végétaux sur un bois ou un bambou. Les coureurs sont pied nu, enduit de monoï et ont pour tenue réglementaire un pareo dans la plus pure tradition ma’ohi, et une couronne. Sur les barres, les fruits doivent être juteux et appétissants... bananes, fe’i, oranges, maniocs, ignames et pamplemousses.... L'esthétique compte aussi pour la compétition.

Cette pratique de transport des fruits est toujours utilisée à Tahiti lors de la cueillette des oranges en juin, sur le plateau de Tamanu à Punaauia. On espère avoir l'occasion de les voir l'année prochaine!!

Un peu d'histoire.... Ces courses ne sont pas seulement des compétitions, elles font renaître la culture et le passé de la Polynésie. Pour aller chercher les fruits au fond d'une vallée, il n'y avait qu'une méthode : s'armer d'un bambou ou d'un bois, accrocher les fruits de la saison dessus et redescendre avec cette masse sur les épaules. Et un beau jour, deux hommes redescendant la même vallée, avec la même masse sur les épaules, se sont regardés et se sont défiés. Ainsi sont nées les courses de porteurs de fruits. Aujourd'hui, les compétitions ne se déroulent plus dans le fond des vallées mais devant les yeux de spectateurs de plus en plus nombreux à assister à ce genre de spectacle. “Beaucoup de sports polynésiens viennent de la vie quotidienne”, précise Enoch Laughlin, président de la Fédération des sports et des jeux traditionnels.

Course de fruits-Clip1

C'était vraiment très beau à voir, et quel courage de courir avec ces poids par cette chaleur et sous un soleil qui tape fort!!!! Très bonne ambiance.....

Bizzzzz